Le chantier éolien démarre quand même (L’Avenir du 4 mars)

Enovos va démarrer l’installation de ses cinq éoliennes à Clermont-sous-Huy.

Et ce, malgré les recours introduits au Conseil d’Etat.

Julie DE PAUW

Le projet de parc éolien d’Enovos (ex-NPG Energy) sur les hauteurs de Clermont-sous-Huy est sous le coup de plusieurs recours au Conseil d’Etat, introduits par les Communes d’Engis, de Nandrin et de Neupré.

Pour autant, le promoteur éolien a décidé de commencer le chantier puisque le permis a, lui, bien été délivré par le ministre Di Antonio en 2019. C’est ce qu’a Innoncé Serge Manzato, le bourgmestre d’Engis, au conseil communal de mardi soir. « Le recours n’est pas suspensif. Ils m’ont donc averti la semaine dernière qu’ils avaient décidé de débuter l’installation du parc éolien. Et ils premment le risque de construire les éoliennes sans avoir eu la décision finale du Conseil d’État. Mais j’imagine qu’ils ont fait évaluer ce risque potentiel d’un refus du Conseil d’État par rapport au permis actuel », explique Serge Manzato.

Une obligation de démonter en cas de refus

Et si le Conseil d’État décidait de casser le permis obtenu par Enovos, que se passerait-il ? « Ils auront alors une obligation de démonter ce qui a été installé avec peine d’astreinte s’ils ne le font pas. Mais à l’heure actuelle, on ne peut pas empêcher le promoteur de commencer à construire ces éoliennes », ajoute l’échevin Johan Ancia. Quant à savoir quand tombera la décision du Conseil d’Etat ? « Cela prendra sans doute encore du temps », précise le bourgmestre Serge Manzato.

Pour rappel, le parc éolien sera composé de cinq mâts de 150 mètres de haut. Il permettra de produire de l’électricité pour alimenter l’équivalent de 10 000 ménages.

Vent d’ENFAN lance une levée de fonds (La Meuse (Huy/Waremme) du 27 février)

Objectif : investir dans l’éolien

Pierre TARGNION

L’ASBL Vent d’ENFAN devient une coopérative citoyenne en vue de concrétiser son projet d’acquisition d’une partie du futur parc éolien à Ehein (commune d’Engis). L’objectif ? réunir 900.000€

En 2016, la possibilité d’implanter un parc éolien de 5 mâts sur le site d’Ehein haut, à Clermont-sous-Huy (commune d’Engis) est évoquée pour la première fois. Enthousiastes à l’idée de voir naître ce projet près de chez eux, 5 Neupréens, un Engissois et un Nandrinois créent l’ASBL Vent d’ENFAN. L’acronyme fait référence aux 5 communes qui entourent le futur parc éolien : Engis, Neupré, Flémalle, Anthisnes et Nandrin.

L’objectif de ce groupe de citoyens ? Se constituer en coopérative agréée en vue d’investir dans le parc éolien pour en devenir propriétaire à 20 %, soit l’équivalent d’une éolienne. La première grande étape vient d’être franchie. L’ASBL est officiellement devenue une coopérative agréée, avec la possibilité d’acquérir une ou plusieurs parts de 125€. Chaque coopérateur, peu importe la somme investie, dispose d’une voix délibérative pour le projet qui pourrait voir le jour à Ehein.

« Lors des premières réunions d’information sur le projet, certains citoyens étaient opposés aux éoliennes. Or, vu que le site est retenu par la Région wallonne, il y aura de toute façon quelque chose un jour. Donc on s’est regroupés pour faire en sorte que les citoyens bénéficient des revenus de la vente d’électricité », se remémore Jean-Pierre Chisogne, un des membres fondateurs. « Un décret prévoit que 24,99 % du parc éolien peut être revendiqué par les citoyens ».

Sentant que le projet est sur le point de prendre forme, après trois recours au Conseil d’Etat, le groupe a enfin lancé sa coopérative. La collecte de fonds démarre en mars. « On veut être prêt au cas où les promoteurs (Enovos et Bewatt) enclenchent la vitesse supérieure. Notre objectif est de lever entre 700.000 et 900.000€ pour avoir un ticket d’entrée pour accéder aux activités du parc de Ehein quand il sera lancé. Il y a 50.000 habitants sur les 5 communes concernées. Si on parvient déjà à avoir 700 coopérateurs à 1.000€, on sera très content », souligne Jean-Pierre Chisogne.

L’ASBL Vent d’ENFAN compte déjà 65 membres actifs et 150 abonnés à sa newsletter. Selon son vice-président, il y a deux avantages principaux au fait de devenir coopérateur. D’abord, c’est un moyen de se réapproprier les moyens de production, pour ne pas laisser des grands groupes les monopoliser. « On souhaite que les bénéfices soient réinvestis dans d’autres projets visant à développer les sources d’énergie renouvelable », explique Jean-Pierre Chisogne. «Une partie des bénéfices pourra également être donnée aux coopérateurs ».

Vent d’Enfan est déjà en contact avec d’autres projets éoliens dans la région, pour y développer une approche citoyenne semblable. Si cela vous intéresse, ils organisent une séance d’information en vidéo-conférence tous les mercredis à 20h30. –