Annick Govaers
Les dividendes seraient redistribués aux citoyens.
Les sociétés NPG et Bewatt projettent d’implanter un parc éolien de 5 mâts à Ehein, à cheval sur 5 communes: Engis, Nandrin, Neupré, Anthisnes et Flémalle. Un groupe de citoyens s’est rassemblé pour créer une ASBL avec l’intention de passer en coopérative agréée. Elle souhaite effectivement acheter une des éoliennes aux promoteurs pour pouvoir la gérer et redistribuer les dividendes aux citoyens coopérateurs.
Association militant pour les énergies renouvelables, Vent d’Enfan souhaite se lancer dans un projet d’envergure : l’achat d’une éolienne aux sociétés NPG et Bewatt qui s’apprêtent à déposer un permis pour un parc éolien de cinq mâts à Ehein, sur Engis mais à cheval sur quatre autres communes : Nandrin, Flémalle, Anthisnes et Neupré (d’où l’acronyme Vent d’Enfan). « Notre souhait est double: minimiser les nuisances éventuelles, et surtout si le projet aboutit, négocier l’achat d’une éolienne avec les promoteurs pour la gérer entre coopérateurs citoyens, en tant qu’association de citoyens reconnue par la Région wallonne », explique Jean-Pierre Chisogne, vice-président de l’ASBL et habitant de Nandrin. Une éolienne qui serait en tous points identique aux autres. Cette initiative permettrait aux membres coopérateurs de toucher des dividendes sur l’électricité produite et revendue, « jusque 6 % par personne et par an », précise Françoise d’Arripe, la présidente. L’achat d’une part reviendrait de 250 à 500 euros, avec un maximum de 5.000 euros investis par citoyen. Vent d’Enfan espère convaincre 2.500 personnes de rejoindre la future coopérative citoyenne « en sachant que le territoire des cinq communes couvre 50.000 habitants », estime Jean-Pierre Chisogne. Car acheter une éolienne coûte cher… « Cela tourne autour de 4 millions d’euros. On peut tabler sur 15 ans pour qu’elle soit rentable », ajoute-t-il. Tout cela au conditionnel puisque le projet de NPG et Bewatt n’a pas encore reçu le feu vert de l’administration régionale. Et même si cela était le cas, il faudrait négocier avec les promoteurs. « L’accueil est relativement positif. Un décret régional encourage la participation citoyenne dans les projets éoliens. S’engager de la sorte nous permettrait d’être maîtres de notre électricité, d’éviter qu’un jour l’éolienne ne soit revendue à des pays étrangers, et in fine en retirer des bénéfices », souligne-t-il. « Nous attendons le permis pour créer la coopérative et collecter l’argent », ajoute Françoise d’Arripe.