L’armée libèrera « à court terme » des sites pour la construction d’éoliennes supplémentaires en Wallonie afin de produire de l’électricité renouvelable pour tous, a annoncé jeudi le ministre de la Défense, Didier Reynders. La Défense libèrera ainsi une zone de largage pour parachutistes et des éoliennes pourront être construites dans une zone d’entraînement d’hélicoptères. À proximité des aéroports militaires, les éoliennes pourront par ailleurs désormais atteindre une hauteur de 150 mètres – contre 122 actuellement -, a précisé M. Reynders (MR) dans un communiqué.
Ces décisions ont été prises après consultation entre les représentants du secteur de l’énergie éolienne, du ministre de la Défense et du ministre wallon de l’Energie, Jean-Luc Crucke (MR).
L’objectif est de pouvoir produire davantage d’énergie renouvelable, ont précisé les deux ministres.
La zone de largage militaire située près de Boneffe (province de Namur) sera « libérée » et « relocalisée ». La Défense adaptera également sa zone d’entraînement d’hélicoptères afin de permettre la construction d’éoliennes, a ajouté M. Reynders.
De plus, les éoliennes situées à proximité des aéroports militaires pourront désormais être plus hautes: 150 mètres au lieu de 122 mètres, à l’exception des zones les plus proches ou dans l’axe de la piste.
Le déménagement des activités militaires de la base de Coxyde à Ostende, prévu en 2023, pourrait également offrir de nouvelles possibilités au secteur de l’énergie éolienne dans cette région, en tenant compte des plans de développement de l’autorité locale et de la province, a souligné le vice-Premier ministre et ministre de la Défense (ainsi que des Affaires étrangères).
L’armée avait jusqu’ici comme politique d’interdire totalement l’installation d’éoliennes autour des bases aériennes de Coxyde et Florennes, en invoquant des raisons de sécurité pour le trafic aérien militaire.
Selon M. Reynders, le secteur éolien pourra également consulter une nouvelle carte de la Défense reprenant l’ensemble des contraintes militaires.
Enfin, la Défense travaillera également à une adaptation législative afin de créer des « servitudes ». L’intention est de donner une base légale aux servitudes sur les terrains où se déroulent des entraînements de la Défense ou sur les terrains environnants. « Nous examinerons également s’il est possible de conclure des accords avec des propriétaires afin d’effectuer des entraînements militaires sur leurs terrains », a souligné le ministre.
Selon M. Crucke, le Plan wallon énergie climat prévoit, pour 2020, un objectif de production d’énergie renouvelable de 2.437 GWh pour le secteur éolien (environ 480 éoliennes).
« Afin de rencontrer nos objectifs, il est impératif de combiner les différentes possibilités d’implantation d’éoliennes. De plus, afin d’inscrire une dynamique positive et durable de production d’énergie renouvelable en faveur de la transition énergétique en Wallonie, le gouvernement wallon a identifié 15 mesures pour favoriser le développement de la filière éolienne en vue de la conclusion d’une +Pax Eolienica+. Ces sites de la Défense disponibles pour l’installation d’éoliennes répondent à une des 15 mesures de la Pax. C’est une avancée concrète pour le secteur éolien », a souligné le ministre wallon, cité dans le communiqué.